Inflation des prix des denrées alimentaires en Afrique de l’Ouest de 2020 à 2021: Etat des lieux
juillet 5, 2021L’inflation se caractérise par une augmentation persistante de la moyenne des prix des biens et des services, indépendamment des variations sectorielles et sur plusieurs trimestres consécutifs. Elle se traduit donc par une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie. Dans la région de l’Afrique de l’Ouest, les prix des denrées alimentaires sont substantiellement en hausse par rapport à la moyenne.
Selon le bulletin de la FAO sur « Les marchés de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Aperçu 2020) » plusieurs pays présentent cette inflation. Nous pouvons citez :
- Le Benin : Le prix du maïs qui est la principale céréale consommée dans le pays a progressé en décembre de 29% au niveau nationale comparativement à la moyenne quinquennale. Sur certains marchés comme Sinendé, la hausse des prix atteint 141% alors que sur les autres principaux marchés de consommation, elle se situe entre 30% et 60%. Ces hausses de prix concernent également d’autres denrées locales comme le manioc et le haricot
- Le Burkina Faso : Au mois d’aout 2020, les prix des principales céréales sont passés au-dessus de la moyenne quinquennale avec des variation allant de 5% à 15% selon les marchés. Au niveau national le prix du mil a progressé de +13,1% par rapport à la moyenne quinquennale. Les autres céréales locales comme le sorgho, le maïs et le riz local ont vu leur prix augmenté également mais dans des proportions moins importantes (entre 5% et 15%) avec des pics sur certains marchés du nord et du nord est.
- Le Ghana : En décembre 2020, la hausse de prix constatée sur le maïs atteignait 38% par rapport à la moyenne quinquennale et 43% par rapport à décembre 2019.
- Le Niger : Presque toutes les denrées ont été concernées par ces augmentations. Ainsi, le prix du mil a connu un pic à 26% au-dessus de la moyenne quinquennale au mois d’aout (54% par rapport à l’année dernière). Il en est de même pour le sorgho, le maïs dont les prix moyens nationaux prix ont également progressés de 10% à 22% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
De plus les indicateurs agro climatiques publiés par le Centre Régional AGRHYMET du COMITE PERMANENT INTER- ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE DANS LE SAHEL (CILSS) en Mai 2021 prévoit qu’en dépit du caractère humide attendu pour la saison des pluies 2021, les séquences sèches longues prévues en début de saison pourraient retarder l’installation des cultures et de la biomasse fourragère, par endroit. Les déficits hydriques peuvent en effet entrainer des échecs de semis, affecter la croissance des plantes, favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures, retarder la remontée des transhumants vers le Nord, prolonger la période de soudure pour les animaux et provoquer des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Pour prévenir ces risques, il est recommandé de:
- diversifier les pratiques agricoles, à travers notamment l’adoption de techniques de gestion de l’eau à la parcelle et la promotion de l’irrigation et du maraichage pour réduire le risque de baisse de production dans les zones exposées;
- mettre en place des stocks d’aliments bétail ;
- prévenir les conflits, en sensibilisant les éleveurs et les agriculteurs et en maintenant la veille en faveur de leur bonne cohabitation ;
- renforcer le suivi et l’orientation des déplacements des éleveurs à la recherche de pâturages et de points d’eau ;
- renforcer les capacités des services de la protection des végétaux à intervenir, en cas de pullulations de nuisibles des plantes ;
- veiller à une gestion intégrée des ressources en eau pour une meilleure prise en compte des différents usages, notamment les besoins des barrages hydro-électriques et des aménagements hydro-agricoles ;
- interagir avec les techniciens de la Météorologie Nationale, de l’Agriculture, de l’Hydrologie et de la protection des végétaux pour des informations spécifiques aux pays et les conseils agro-hydro-météorologiques sur les conduites à tenir.
Face à ce défi, AgribusinessData, se propose d’analyser la situation de chaque pays afin de proposer au regard de son expertise des solutions localement applicable afin de renforcer la disponibilité et l’accessibilité des produits agricoles dans ces prochains numéros.